Leïla Simon

Les réflexions de Naoki Miyasaka sur la sculpture l’ont amené à prendre en compte l’environnement dans lequel elle prend place, s’épanouit, se découvre, se laisse observer. Ou peut-être est-ce l’inverse, peut-être que son intérêt pour l’architecture l’a conduit à approfondir l’acte de sculpter. Si ceci le rapproche de l’art minimal, dont nous retrouvons également du vocabulaire, la démarche de l’artiste prend un autre chemin.

Il faut entendre le terme sculpter en tant que sculpter l’espace, le « mettre en lumière », lui donner une consistance en l’exposant. Ses oeuvres l’incluent dès le début comme un élément déterminant. Elles le matérialisent sous diverses formes. L’artiste crée des volumes qui viennent le révéler. Il va même, parfois, jusqu’à dévoiler ce qui se passe entre plusieurs espaces, dans les deux sens du terme. C’est ainsi que sa démarche peut le conduire jusqu’à une sculpture sans volume, peinte, voire captée - projetée. Naoki Miyasaka rend des espaces visibles par des volumes et / ou des captations qui à leur tour vont projeter le visiteur dans une autre dimension. Ce dernier se trouve aussi bien dans un état contemplatif que participatif. Il devient acteur des projets. Un regardeur-arpenteur. Tout se joue, en effet, entre les propositions de Naoki Miyasaka et le regardeur-arpenteur qui en les expérimentant, poursuit ainsi la démarche de l’artiste.